25 sept. 2011

L'apollonide, souvenirs de la maison close

 "Il faut qu'on brule pour donner de la lumière"

L'image s'ouvre sur des portraits en noir et blanc de femmes, parfois riantes, sensuelles et féminines sur un air de rock (ici). Le décalage est bienvenu.
Un couloir, deux femmes presque nues se croisent ; on entre dans une chambre. 
"La Juive" est avec son client. Elle lui parle. S'organise alors un savant mélange entre réalité et cauchemar qui s'entremêle. Le film se termine en chorale de ce rêve, avec ce même couloir, qui a été habité pendant 2 heures. 
Les corps préparés, les cheveux soignés, les peaux maquillées, les filles descendent de leurs chambres pour accueillir leurs réguliers. Le champagne coule à flot, l'opium circule, les cigarettes se consomment, les corps s'aguichent. Il ne s'agit pas dans ce film de partir dans la vulgarité, au contraire, la nudité est familière, et le regard n'est pas vicieux.

Le film est lent, un peu en echoe à la lassitude de ces femmes qui ne peuvent pas sortir de cette maison. Pas de dégoût visible,  juste une problématique liée au sens de leur vie, des appréhensions par rapport aux maladies ou aux grossesses, leur peur des clients parfois, la fatigue beaucoup.

La respiration des hommes s'accentue au contact de la peau des femmes, elle trahit l'excitation de ceux là. On sent alors, dans ce long râle salissant, toute l'impuissance de ces femmes soumises aux exigeances de ces acheteurs de chair.




Un regret tout de même pour ce passage final qui racle la poésie passée, pour faire un semblant de politico -correct maladroit.


PS : Ne lisez pas les critiques du film avant de ne l'avoir vu, ils vont vous spolier certains éléments... comme d'habitude j'ai envie de dire!

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