28 sept. 2012

La déesse des petites victoires, Y. Grannec

"Je ne vais à mon bureau que pour avoir le privilège de rentrer à pied avec Kurt Godël" 
Albert Einstein

C'est un roman ambitieux pour cette rentrée : l'histoire vraie d'un savant dérangé, Kurt Gödel, et d'Adèle, la femme qui l'a aimé durant 50 ans.

Université de Princeton, 1980. Anna Roth, jeune documentaliste sans ambition, se voit confier la tâche de récupérer les archives de Kurt Gödel, le plus fascinant et hermétique mathématicien du XXe siècle. Sa mission consiste à apprivoiser la veuve du grand homme, une mégère notoire qui semble exercer une vengeance tardive contre l'establishment en refusant de céder les documents d'une incommensurable valeur scientifique. 
De la Vienne flamboyante des années 1930 au Princeton de l'après-guerre ; de l'Anschluss au maccarthysme ; de la fin de l'idéal positiviste à l'avènement de l'arme nucléaire, Anna découvre le parcours d'une femme confrontée toute sa vie à une équation impossible entre le génie, l'amour et la folie. 
 
Un superbe roman drôle, qui malgré son thème glaçant de mathématique, ne s'attache pas à une description didactique du travail de Gödel mais y dépeint un monde, une époque, des hommes.
La roman est d'une intelligence plutôt rare où le  lecteur traverse les émotions de cette femme au service d'un génie, mais aussi d'une jeune femme, qui demande à naître. 

"-Professeur, votre serviette! un jour, vous oublierez votre tête!
-Que ferais-je sans vous, ma bonne Helen?
-J'ai classé votre courrier prioritaire dans deux pochettes. L'une "en retard" et l'autre "Trop tard". Ce qui ne vous empêche pas de répondre. Et ne ratez pas intentionnellement votre déjeuner avec le journaliste!"

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