16 nov. 2010

Un village français... pendant l'occupation

La série française commence à s'affirmer comme autre chose que la série B de mauvais goût.
Engrange m'avait conciliée avec l'envie d'en découvrir d'autres. Après Pigalle, la nuit, j'entamais donc Un village français, avec quelques acteurs que j'appréciais particulièrement (et vu dans Engrenages).

« Une série sert à divertir, ce n’est pas un cours d’histoire » (l'auteur)
Oui oui, il faut se le dire sinon on n'arrête dès la fin du premier épisode.


première saison : les besoins de faire un condensé de l'occupation dans un village français pousse à la caricature et au manichéisme des personnages : les méchants allemands qui aboient pour satisfaire le public français contemporain qui ne se fait pas à l'idée que la population française ait pu collaborer avec l'ennemi, le franchement communiste pas discret (alors qu'en 40 certains furent massacrés en file indienne dans le Doubs par des français), le riche docteur qui accumule toutes les fonctions de la magistrature, l'industriel collabo à la recherche de profit, la prostituée qui fait du renseignement militaire, le gentil flic de village qui s'infiltre dans le réseau de résistance, le méchant RG qui poursuit vilement tous les résistants (sans voir celle de son coéquipier), communistes (alors que les allemands sont à 10 km) et opposants à Pétain, mais qui condamne un espagnol pour que sa dulcinée garde l'enfant qu'elle lui à "volé" ; le tout sur fond d'adultère, marché noir et petites médiocrités.

Notons également un petit manque de rigeur : des camions militaires vides qui envahissent un village, des espagnols armés (oui oui) dans une ville occupée, des enfants qui se font mitrailler d'entrée de jeu avec une institutrice qui réagit comme une étrangère à la guerre (14 - 18 n'est pourtant pas loin!) ; aussi utile qu'un mouton en train de bêler.
L'utilisation de "Te quiero" comme prénom du petit orphelin espagnol est amusant pour nous spectateur, mais le fait que le médecin soit trop idiot pour en connaître la signification rend la situation absurde.

La consigne militaire pendant l'occupation en 40 étant de ménager les zones occupées pour favoriser une reprise économique. Les scénaristes auraient pu chercher à se rapprocher un minimum de cette réalité, puisqu'en plus elle change dès 44! 

Pour la saison 2 : Une saison plus agréable je trouve, car un peu plus légère. On essaie d'en dire moins.
L'institutrice (très mauvaise  Marie Kremer) trouve une place dans cette relation amoureuse qui semble plutôt réelle, les personnage essaient de faire un peu comme ils peuvent dans ce contexte d'occupation, et ils ne se lancent pas à corps perdus dans la résistance (comme on voudrait bien le faire croire).

Une série agréable à regarder, qu'il ne faut pas prendre pour un panneau explicatif de l'occupation comme le dit notre feignant de scénariste.
Il mérite de se faire taper sur les doigts.


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