29 déc. 2010

Soirée B.B.B à l'Opéra Garnier

La lettre B reste le seul point commun de cette soirée danse.
Sous la programation de Brigitte Lefèvre, les danseurs nous interprètent (plus ou moins bien) trois chorégraphies évoluant du néo - classique vieillissant au contemporain. 

Ainsi la soirée débute avec Apollon de George Balanchine.
Un moment bien fastidieux. En effet, si Balanchine n'a jamais été parmi mes favoris, je comprends aujourd'hui que sa danse, novatrice à l'origine, à bien mal vieillit. Ajouter à cela une interprétation des plus statique (alors que la partition de Stravinsky, loin d'être sa meilleur, flirte par moment avec une rythmique jazzy), une danse à la limite du pantomime, une sensualité absente (il s'agit quand même d' Apollon et de ses muses)... bref, 20 minutes de désespoir. 



S'ouvre à la suite O zlozony / O Composite de Trisha Brown.
Son projet est d'imaginer plusieurs alphabets gestuels et de faire épeler les dix premiers vers de Renascence (Edna St. Vincent Millay) en dansant. 
Le poème fait écho aux paysages qu'à connu la chorégraphe dans son enfance : l'océan pacifique avec au nord l'Olympic Nt Park, qui nourrissent son appétit d'espace. On voit  sur cette scène comme des oiseaux libres traversant l'espace. 
Le fond sonore est une composition originale où une voix parle et murmure en polonais sur une rythmique électro assez épurée. 
Deux danseurs et une danseuse se partagent un alphabet crée par Trisha Brown, enfin plutôt 6 alphabets pour chaque danseurs, avec trois : inspirés par la post modern dance, et trois : classique (la danseuse rechausse plusieurs fois ses pointes). 
Ajoutons à cela les trois rythmiques différentes crées pour rompre la monotonie que pourrait engendrer les répétitions chorégraphiques, on obtient une bien beau travail. 
LE PROBLEME.... et oui, c'est que ces messieurs dames issues de la rectitude classique, ont oubliés que la danse, ça ondule, ça se sert du sol, ça joue sur les poids et les contrepoids bref : ça ne fait pas qu'exécuter une série de mouvement avec un bâton dans le c**. 
Ils ont réussit à gâcher cette belle création. un conseil donc : courez voir Trisha avec sa compagnie!

Enfin ... Le sacre du printemps de Pina Bausch


Pendant l'entracte, les techniciens sont entrés sur scène pour répandre sur le sol la terre qui constitue le seul élément de décors.
Le labeur du travail introduit intelligemment l'idée défendue par Pina Bausch dans ce ballet : permettre l'empathie du spectateur en regardant s'essouffler de fatigue les danseurs.
La première lecture est très simple : une femme est désignée par un groupe d'homme à être sacrifiée. Enfilant sa robe rouge qui lui dénude un sein, elle dansera jusqu'à un épuisement mortel. 
La seconde lecture est plus subtile : on y voit la confrontation de l'homme et de la femme qui ne s'unissent que dans l'extase sexuelle qui ressemble plus à un viol qu'à un consentement ; on y voit la mécanique  du groupe, dont chacun cherche à s'extirper en vain ; on y voit la solidarité vite oubliée quand chacun peut sauver sa peau. 
La chorégraphie n'entre pas encore dans ce travail théâtrale de Pina Bausch, mais la base est présente. La beauté de la gestuelle et la mise en scène sont d'une beauté violente saisissante. 
Les danseurs perdent leur souffle dans ce parterre de terre qui les recouvre... W.Romoli était en étoile invitée : un moment inoubliable! 






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