4 janv. 2011

Another Year...

"A l'héroïne trentenaire de "Happy-go-Lucky", celle qui avançait bille en tête avec l'espoir d'un avenir couleur d'arc-en-ciel, Mike Leigh a préféré cette fois des anti-héros deux fois plus vieux, deux fois plus sages, mais deux fois plus angoissés par cette fin qui s'approche un peu plus, chaque jour, chaque saison..." (nouvel Obs)


J'avais découvert Mike Leigh un peu tôt, dans Secrets & lies, je l'avais redécouvert dans Vera Drake , film à mon sens incontournable, et revu l'année dernière dans Be Happy go lucky, qui m'avait moins plus.
A la sortie d'Another Year, la presse s'est inclinée devant le réalisateur, laissant échapper le surnom de "génie" à cet homme pourtant discret.


Il y a Mary qui se demande autour de multiples gorgées de vin si elle va s'acheter une petite voiture rouge d'occasion. Ca changerait tellement sa vie! Les hommes ne s'intéressent plus à elle, elle n'a pas d'enfants, pas un boulot passionnant, et elle vieillit.
En attendant, elle se réfugie pour parler, parler sans cesse auprès de sa collègue de travail Gerry.
Chez Tom et Gerri (ils sont au courant de la blague), la vie est tellement rassurante. Ils forment un petit couple pantelant, rassurant, stable, ils s'occupent de leur jardin communal le WE, et reçoivent leurs amis abîmés.

Les écorchés tournent autour de Tom et Gerry le temps des quatre saisons, sans que le temps n'améliore les choses, sans sursaut d'espoir.
Le film passe trop vite malgré le sublime, poétique et tragique plan final.


Kathleen Evin : l'humeur vagabonde du 22 décembre 2010

"Mike Leigh a une méthode bien à lui pour réaliser un film. Il ne donne à ses acteurs ni scénario détaillé, ni dialogues. Il trace les grandes lignes de l’histoire qu’il a en tête, puis il les place dans les endroits qu’il a choisis et travaille avec eux à la construction de leurs personnages, à leurs gestes, leurs paroles, leurs rapports entre eux. Cela peut prendre quelques mois. Et lorsque chacun est à l’aise dans sa nouvelle identité, le tournage peut commencer. C’est, en plus de son formidable talent pour faire du cinéma avec les choses de la vie et des acteurs pleins de grâce, sans doute grâce à cette étonnante méthode que Mike Leigh nous offre depuis bientôt trente ans des films aussi miraculeux."

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