1 oct. 2011

Mother




"Dans Memories of murder, le polar qui l'a révélé en Occident, Bong Joon-ho partait d'un sordide fait divers pour brosser un portrait de la société coréenne sous la dictature des années 80. Dans le film d'horreur The Host, un monstre mutant dans les égouts de Séoul permettait au réalisateur d'évoquer les relations tourmentées de la Corée du Sud avec le puissant allié américain. La première partie de Mothersemble, aussi, aller du particulier au global... Une veuve se démène pour prouver l'innocence de son fils, jeune homme un peu simplet emprisonné pour le meurtre d'une lycéenne. Les démarches, tragi-comiques, de cette mère Courage se heurtent à la paresse d'un policier qui veut clore le dossier pour retrouver sa tranquillité et à la vénalité d'un avocat qui refuse de se fatiguer pour une affaire aussi peu lucrative. Ces personnages reflètent une société douce avec les puissants et impitoyable avec les sans-grade, que le réalisateur épingle avec sa verve habituelle.
Mélange des genres (du thriller au mélo). Ruptures de ton brutales. Et humour noir décapant (courses-poursuites au golf et ping-pong verbal au commissariat)... A mi-parcours, Bong Joon-ho inverse le mouvement : le récit se concentre sur la mère et sa relation obsessionnelle, étouffante, mortifère avec son fils. Sans perdre sa vivacité initiale, la mise en scène se resserre sur l'étonnante Kim Hye-ja. Derrière sa fragilité apparente, l'actrice (incarnation de la « maman idéale » à la télévision coréenne) transmet énergie et violence à cette vieille femme au bord de la folie. Prête à tout pour sauver la chair de sa chair. On admire cette femme au moins autant qu'on la craint..."





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